Thursday, June 5, 2008

Charleroi - Bucarest - Brasov

Avant de prendre l’avion, je suis toujours tracassé par le poids des bagages, par l’élimination du superflu et par les consignes de sécurité. Pas de liquides, pas des outils pointus, pas de, pas de, …
Nous sommes partis de l’aéroport de Charleroi. Krystyna nous y a conduits.

Sur place, à l’aéroport, nous sommes les premiers dans la file. Je dispose les affaires de mon sac à dos, de sorte à ce qu’elles soient en hauteur; rendant le sac plus mince et respectant les dimensions des sacs à main. Le poids des valises est bon, environ 18 kilos chacune.

Le départ se fait à l’heure. J’ai presque somnolé pendant tout le trajet. Un peu avant l’arrivée à Bucarest nous avons mis nos montres à l’heure locale en les avançant d’une heure.
Adriana nous attend à la sortie. Elle est toute émue de nous revoir. Il est vrai que, même si nous sommes en contact régulièrement, par Internet ou, par téléphone, nous ne nous sommes plus revus depuis septembre 2003.

Pendant qu’Adriana nous attendait elle avait déjà repéré le chauffeur qui avait conduit la voiture pour nous la remettre. Nous avons vite fait le tour des formalités, en moins d’une demi heure. Dans l’arrangement avec la firme de location de voitures, la voiture est prise en charge et rendue avec le plein d’essence ce qui m’arrange très bien car je ne dois pas chercher tout de suite une pompe à essence.

Nous nous mettons en route. Brasov est à quelque 180 km de Bucarest mais les routes, selon Adriana ne sont pas en un si bon état qu’en Belgique, le trajet peut durer de deux à trois heures, en fonction de tout un tas de choses.
Je dois m’habituer un peu au réglage des pédales et le ralenti qui tout à fait normalement diffère de ma voiture. En outre je conduit avec des bottes de randonnée, certes soft, mais des bottes tout de même.

Nous parlons de tout et de rien, des enfants, des parents d’Adriana, de ce qu’on va faire. Les kilomètres défilent et le paysage se déroule comme dans un film. La route n’est finalement pas si mauvaise qu’Adriana voulait le prétendre. Il y a quelques rustines par-ci par là, mais après avoir entendu les craintes d’Adriana, je m’attendais à pire. Je parie qu’elle l’a fait expressément, pour biaiser mon opinion.

Arrivés à Brasov je suis un peu perdu. C’est assez courant. N’y ayant jamais été je n’ai aucune idée de la disposition de la ville et comme j’ai pris dans les valises le petit GPS, je ne me suis pas trop préoccupé de trouver une carte ou de mémoriser la ville. Nous nous arrêtons près d’où son futur mari habite pour récupérer une des voitures. Je profite pour retirer quelques Lei d’un distributeur. Je détestais être sans le sou.

Je suis à présent la voiture d’Adriana qui nous guide à travers la ville vers l’appartement. J’ai vaguement une idée du parcours que nous faisons mais je ne suis pas sûr que je pourrai le refaire tout de suite tout seul.

Nous arrivons dans le quartier où l’appartement se trouve. En considérant la superficie de Brasov en quatre quarts, l’appartement se trouve quelque part dans le quart sud-est, pas loin de la Calea Bucuresti. Le vieux Brasov et le centre proprement dit se trouvent dans le quart sud-ouest.

De par les lectures et la connaissance que j’avais des pays à tendance, ou ayant vécu sous un régime, communiste je n’ignorais pas l’existence des habitations en blocs, des buildings à physionomie collective sans aucun attrait esthétique. J’imagine que vivre dans des blocs d’habitations n’a pas été nécessairement le libre choix des personnes mais un concours de circonstances lié à une situation économique précaire.

Mais je ne peux pas encore me faire une idée, ni porter une opinion tant que je n’aurai pas palpé l’ambiance et connu un peu mieux la ville.
De toutes manières tout ce que je pourrai écrire, que ce soit plaisant ou pas, ne sera fait qu’en tant que description de ce que je vois et ressens, en aucun cas mes propos n’auront une intention de porter un jugement ou une critique déplacée ou mal venue.

L’appartement de Marian se trouve dans un des blocs qui entourent un espace de jeux. Il est au rez-de-chaussée. Le bloc n’a pas l’air ni plus ni moins gris que les autres, mais une allure rudimentaire. A l’entrée, je sens une odeur de poussière ancienne qui me fait penser au passé. On y entre en deux phases. La porte extérieure (métallique, je crois) donne sur une sorte de hall d’entrée où se trouvent les boites à lettres et puis après une autre porte vitrée, celle-ci, on arrive dans le hall proprement d’où partent les escaliers et l’ascenseur. C’est au rez-de-chaussée.
A première vue il semble y avoir cinq ou six appartements par étage. La lumière s’allume automatiquement selon un dispositif de détection de mouvement.
Nous avons déjà une idée de la disposition des lieux car Adriana nous avait fait parvenir des photos. Adriana nous ouvre la porte, heureuse de pouvoir nous offrir ce pied à terre et craintive, je pense, que nous ne nous y plaisons pas.
Un poster sur la porte de la salle de séjour et quelques ballons nous souhaitent la bienvenue. Sur la table une photo de nos enfants. On voit tout de suite le détail, la gentillesse et l’attention qu’Adriana nous porte.
Elle nous fait visiter. Nous ne sommes pas difficiles et comment pouvoir l’être en présence d’un tel étalage de prévenance ?
L’appartement / studio se compose d’un hall d’entrée, la salle de bain, la salle de sejour, qui fait office de chambre à coucher aussi, la cuisine et une petite pièce à côté de la cuisine. Le tout sur une surface de quelques soixante mètres carrés à vue d’œil.
L’intérieur contraste avec l’extérieur. Bien soigné, propre, et juste ce qu’il faut.

Dans la cuisine il n’y a pas de cuisinière car Marian mange rarement ici. Par contre il y a un four à micro-ondes afin de réchauffer des plats préparés. Il y a quand même un réchaud électrique pour le cas où. Le frigo ronronneur à souhait me fait penser à celui que nous avions en Espagne quand j’étais petit et qu’il fallait pousser pour qu’il arrête de vibrer. Des placards avec quelques tasses, verres et assiettes. Nous n’avons pas besoin de plus.
Adriana avait fait les courses pour notre démarrage. Ainsi nous avons déjà du pain, du fromage, jambon, de l’eau plate et pétillante, de la bière, du lait, …

Dans la salle de séjour le divan lit prend la place du fond. Un fauteuil, une table et chaises pliantes pour les repas, une télévision et une table un peu plus grande faisant office de bureau avec un ordinateur et connexion Internet. Nous sommes gâtés.
La salle de bain assez rustique à juste ce qu’il faut.

Adriana nous explique le fonctionnement des différents appareils et nous montre où il faut aller porter les poubelles. Dans une enceinte fermée par un grillage, paraît il pour éviter que les ours ne soient pas attirés ; ou s’ils le sont ne pouvant rient prendre les décourager de rester.
Sur la table il y a quelques cadeaux pour nous et les enfants qu’Adriana préfère nous donner maintenant craignant d’être trop chargée avec les derniers préparatif pour le mariage.

Adriana rentrée chez elle, nous dégustons une bière et défaisons les valises. On se sent un peu chez nous. On est en confiance. Les valises terminées, nous transformons le divan en lit et choisissons nos places. Comme je crains d’avoir trop chaud, je n’ai pas l’intention d’utiliser l’édredon mais rien que mes draps de lit de voyage. Non pas parce que je ne veuille pas utiliser ceux qui nous ont été mis à disposition, mais parce que je suis habitué et j’aime mon « sac à viande » en soie.

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